Dimensionnement d’un dispositif d’assainissement non collectif
Que ce soit un nouveau projet ou une réhabilitation d’assainissement non collectif, le dimensionnement est la première étape à prendre en compte.
L’assainissement non collectif & son dimensionnement
Le 03 janvier 1992, la loi sur l’eau impose à toutes les habitations une obligation de recourir à un système d’assainissement pour le traitement de leurs eaux usées. Dans le cas où le logement est hors d’une zone d’assainissement collectif, il doit mettre en place un système d’assainissement non collectif (ANC).
Depuis, toutes les collectivités locales sont pourvues d’un Service Public d’Assainissement Non Collectif (SPANC) qui a la charge de contrôler toutes les installations individuelles d’une commune donnée. Le but étant de garantir un bon traitement des eaux usées avant qu’elles ne soient rejetées dans la nature afin de limiter au maximum les impacts sur la santé humaine et environnementale. Les dispositifs utilisés doivent être fiables et durables, mais surtout bien dimensionnés par rapport aux besoins de l’habitation. C’est pourquoi, dans cet article, nous allons nous pencher sur le dimensionnement de l’assainissement non collectif.
Pourquoi dimensionner son dispositif d’assainissement non collectif ?
Si l’assainissement non collectif est aussi appelé assainissement individuel ou également assainissement autonome, c’est parce que l’habitation concernée doit traiter elle-même ses eaux usées. Pour ce faire, elle va procéder à la mise en place d’un système d’épuration d’eau adapté à ses besoins.
Cependant, contrairement à l’assainissement collectif où toutes les eaux usées vont être collectées par le réseau public tout-à-l’égout, avec l’assainissement autonome, la capacité de traitement est limitée et dépendra des performances du système choisi. En effet, il existe plusieurs solutions de traitement individuel des eaux usées dont les performances diffèrent entre elles.
D’une manière générale, plus cette capacité de traitement est grande, plus l’espace nécessaire pour l’installation est important. Un logement individuel étant limité en superficie, sa capacité de traitement des eaux usées sera toute aussi limitée. D’un autre côté, il y a des dispositifs comme le filtre compact ou la micro-station d’épuration qui n’ont pas besoin d’une grande surface pour être performants. Cependant, leurs capacités de traitement restent toujours limitées. Voilà pourquoi, il est impératif de bien dimensionner un système d’assainissement non collectif.
Quelles sont les règles de base pour le dimensionnement ?
La règle de dimensionnement est inscrite dans l’article R224-6 du Code général des collectivités territoriales. Il en ressort le terme EH pour équivalent-habitant qui équivaut à PP pour pièce principale. Ces mesures ont été proposées par des experts après des travaux sur la taille des installations fonctionnant correctement selon le nombre des occupants et de pièces principales des habitations.
Ces études ont permis d’établir une relation entre le dimensionnement d’un système d’assainissement et le nombre de pièces principales ou d’occupants d’un logement. Grâce à cette règle de dimensionnement, il existe désormais un repère utilisé par les installateurs, les fabricants, mais aussi le SPANC pour évaluer si la taille d’une installation est adaptée aux besoins du logement.
Pour définir le dimensionnement d’un système d’assainissement non collectif, il faudra considérer certains critères, outre le nombre d’occupants. Ainsi, le calcul prendra en compte la présence et le nombre de douches, toilettes, etc. Par ailleurs, le dimensionnement dépendra également de la filière choisie, traditionnelle ou agréée.
Sur le territoire Français, 1 EH correspond en général à 120 litres d’eau usée par jour.
Le dimensionnement pour les solutions de la filière traditionnelle
En matière d’assainissement, la filière traditionnelle concerne toutes les solutions utilisant une fosse toutes eaux, une fosse septique et un épandage. Pour le dimensionnement appliqué à cette filière, il faudra se référer au DTU (document technique unifié) NF DTU 64.1.
Pour la fosse toutes eaux ou la fosse septique, le volume minimum est de 3 m3 pour un logement disposant d’un nombre de pièces allant jusqu’à 5 maximum. Dans le cas où le nombre de pièces principales excède les cinq, il faudra compter 1 m3 par pièce supplémentaire.
Si le système utilise un filtre à sable, sa largeur doit être de 5 m minimum occupant une surface minimale requise est de 25 m2 pour un logement ayant 5 pièces principales au maximum. Au-delà de ce nombre de pièces, il faudra ajouter 5 m2 par pièce principale supplémentaire. Dans le cas où le logement dispose de moins de 5 pièces principales, il est imposé un minimum de 20 m2.
Pour l’épandage, il faudra prévoir une largeur de 5 m pour une longueur de 4 m si le logement dispose d’un maximum de 5 pièces principales. Cette longueur sera augmentée de 1 m par pièce supplémentaire.
Le dimensionnement pour les solutions de la filière agréée
Pour la filière agréée, les choses deviennent plus simples puisqu’il s’agira dans un premier temps de calculer l’EH ou l’équivalent-habitant de l’habitation, puis de choisir la meilleure solution d’assainissement ayant une capacité de traitement légèrement supérieure à l’EH. Si par exemple, le système choisi est la micro-station d’épuration, ce dispositif doit spécifier l’EH pour lequel il est destiné.
N’oubliez pas que cet article est à tritre indicatif il ne remplace en rien les indications du SPANC.
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